LU PAR CATHERINE SAUVAGE
C�est presque sans hésiter que l�on peut transposer dans cette lecture l�expérience des milieux du théâtre comme du Music Hall de Colette. Toby-Chien passerait pour un de ces personnages qui hantent les coulisses toujours en quête d�une émotion, d�un regard, et Kiki-la-Doucette, en vedette incontestée, fait souffrir de son mieux son admirateur le plus fervent, quitte à le perdre� De plus la forme de l�écriture même choisie par Colette, en forme de dialogue, avec toutes les didascalies qui forment à la fois le fond de l�intrigue et en plantent les décors, invite à entendre, bien plus qu�à lire parfois.
Catherine Sauvage lit des extraits des �Dialogues de Bêtes�
Une voix grave, qui pourrait sembler tomber du ciel, nous fait enter dans le monde clos et serein de Kiki-la-Doucette et Toby-Chien. Toutefois, cette voix paisible du deus ex machina, qui se veut rassurante, a parfois bien du mal à échapper aux troubles ranc�urs, coups de pattes et de griffes, mots tendres ou durs, qui tels des éclairs zèbrent l�apparente sérénité du monde des animaux de la maison. Pour notre plus grande joie d�ailleurs ! Car, émerveillés, nous nous laissons guider dans ce monde de fable où la pudeur des âmes s�efface un temps.
Jean-Yves Patte
COLETTE DIALOGUES DE B�TES